Comité des citoyens du Vieux-Québec (CCVQ)

Organisme sans but lucratif dédié au maintien et à l'amélioration de la qualité de vie de ses citoyens et de son patrimoine

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PROJET DE POLITIQUE DE SÉCURITÉ URBAINE

 DE LA VILLE DE QUÉBEC

  

MÉMOIRE PRÉSENTÉ PAR LE COMITÉ DES CITOYENS DU VIEUX-QUÉBEC

À LA VILLE DE QUÉBEC

  

JUIN 2001


La proposition du Comité des citoyens du Vieux-Québec

 

Le Comité des citoyens du Vieux-Québec (CCVQ) accueille favorablement le projet de politique de sécurité urbaine tel que proposé lors de la soirée d'information du lundi 28 mai dernier. Il juge également intéressante la stratégie s'appuyant sur deux axes : la participation et la prévention et identifiant trois stratégies d'action : développement d'actions avec le milieu communautaire; développement de nouveaux partenariats et développement d'interventions nouvelles.

Parmi tous les rôles qui peuvent être confiés à l’État, la sécurité des personnes est un élément fondamental et essentiel du mandat confié aux élus. Certains enjeux tels que la protection des frontières et la sécurité nationale appartiennent à d’autres niveaux de gouvernement, mais celui de la sécurité urbaine des citoyens  revient d’emblée aux municipalités. La proximité de l’administration avec ses citoyens et les responsabilités qu’elle assume sur de nombreux éléments permettant de sécuriser l’environnement quotidien de la vie des citoyens font en sorte que c’est à la municipalité d’assurer un leadership dans ce domaine.

Le Comité des citoyens considère que cette initiative est porteuse de bien-être futur pour l’ensemble de la population et peut devenir une pièce importante dans la construction d’une solidarité entre les personnes et mener à une meilleure qualité de vie. Cette occasion permettra de mettre en place une démarche qui se doit d’être continue, participative, dynamique et flexible.

 " La sécurité, une affaire qui vous concerne? "

Le dépliant d'invitation à la soirée d'information pose cette question. Le Comité des citoyens du Vieux-Québec  répond collectivement : " La sécurité, une affaire qui NOUS concerne toutes et tous ". Et il attend de la ville une politique "  engageante "  ( pour reprendre les propres termes du maire L'Allier à propos de la politique patrimoniale) et surtout des actions.

Que la Ville donne l'exemple et passe le plus rapidement possible à l'action en s'inspirant des nombreuses propositions faites, ces vingt dernières années, par les comités de citoyens et en s'appuyant sur les rapports qu'elle a elle-même demandés et auxquels elle n’a pas toujours donné suite ( notamment le rapport Jean sur les autobus touristiques).

Cette politique de sécurité urbaine doit s'implanter urgemment car elle est l'expression à la fois d'un besoin et d'une inquiétude : besoin de concilier des activités touristiques, patrimoniales, institutionnelles , de loisir  et résidentielles, inquiétude de la population vieillissante, qu'il s'agisse des touristes ou des résidents, inquiétude quant à la sécurité des jeunes qui fréquentent les quatre institutions scolaires ou pré-scolaires existantes dans le secteur du Vieux-Québec. Ce projet, proposant une approche globale, devra s'appliquer à l'ensemble de la nouvelle ville.

Le Comité de citoyen constate, à regret, que la proposition concernant le suivi de la politique oublie de s’inspirer de ses grandes orientations et plus particulièrement de l’objectif de participation des citoyens. Il paraît essentiel, pour le Comité des citoyens, au même titre qu’ils sont invités à se mobiliser, à se prendre en charge et à se prononcer lors de consultations, que ceux–ci soient participants à ce comité de suivi.

 

Les facteurs d’insécurité

 Les facteurs d'insécurité à Québec ont été bien identifiés dans le document de consultation sur la politique. Nous présenterons ici quelques commentaires ou interrogations concernant certains d’entres eux.

 De la sécurité des piétons

 Depuis 20 ans, le CCVQ fait, représentation sur représentation, en sorte que la sécurité des piétons soit mieux prise en considération dans le Vieux-Québec. Cette sûreté piétonne est la priorité des priorités pour le CCVQ. Ce qui ne veut pas dire que ce soit le seul facteur d'insécurité dans le quartier.

 Nous renvoyons au dernier mémoire remis, celui sur le réaménagement de l'autoroute Dufferin. Nous y avons alors précisé nos propositions.

 Des mesures, certes, ont été enclenchées, mais tellement minimes : rétrécissement de la chaussée à certains passages piétonniers, par exemple. Un dossier a été préparé par l'un des nôtres  sur le danger des intersections dans une grande partie du Vieux-Québec. Si la Ville veut s’y attaquer, le Comité peut le compléter. Il se terminait par une interrogation : Vitesse limitée à 30Km/h partout intramuros? En sortant du Vieux-Québec, par la porte Kent, on aperçoit à droite un panneau indiquant la fin de la limitation de vitesse à 30Km/h. Cette limitation de vitesse est-elle tellement honteuse que, nulle part, elle ne mérite d'être signalée aux diverses entrées du quartier? Comment  appliquer une mesure que l'on ne connaît pas? Placée aux bons endroits, ces avertissements éviteraient peut-être que certaines rues ne se transforment  en rallye de course, telles la rue des Remparts, la rue Ste-Ursule ou la Côte de la Montagne, surtout l'été.

 Quelques autres aspects préoccupent le Comité des citoyens : les passages piétonniers à installer, nous pouvons indiquer des endroits, des « gendarmes couchés » aux abords des zones scolaires; les escaliers reliant la basse-ville et la haute-ville doivent être plus éclairés et le contrôle du bruit peut être initié par des affiches demandant de ne pas faire de bruit. Une surveillance accrue de ces endroits doit aussi accompagner de telles mesures.

De la responsabilité policière

 Notre surprise a été grande lors de la soirée d'information de constater que même un conseiller municipal déplorait la non-action de la police. Il est impératif que la police intervienne pour faire respecter les règlements, qu'il s'agisse des arrêts obligatoires, des limites de vitesse, du respect des passages piétonniers, de la prévention du vandalisme. Une surveillance accrue des policiers est aussi nécessaire sur le chemin des jeunes bien « beurrés » qui prennent la traverse la nuit et vandalisent sur leur passage.

 La seule présence policière est déjà une action importante pour sécuriser les citoyens. Il en est aussi ainsi d’une meilleure réponse policière aux plaintes de bruit et de nuisance. Ils viennent plus rapidement quand il y a du sang. 

Quelle fut pas notre surprise de constater qu’à Limoilou les policiers font plus que d’avertir et de laisser porter, mais qu’ils émettent des contraventions pour nuisance!!! Est-ce que collectivement on aurait accepté de ne plus rein faire pour la qualité de vie et la sécurité des résidants du Vieux-Québec qui sont eux aussi des payeurs de taxe.

 

De la responsabilité de la municipalité

La circulation : Le dossier des autobus touristiques

 La circulation d’autocars dans le Vieux-Québec pose des problèmes de sécurité compte tenu du nombre élevé de piétons. La capacité de charge du Vieux-Québec pour ces monstres est déjà amplement dépassée. On parle d’un territoire de 1km2 et d’une trame urbaine tissée à l’époque où l’automobile n’existait pas. En 1997, on comptait 47 673 mouvements d’autobus touristique/jour selon un décompte de la ville. Cela veut dire pour un résidant de la rue Saint-Louis, par exemple, 40 autobus à l’heure, soit deux tous les trois minutes, sept jours par semaine. Il n’est pas difficile d’imaginer l’obstruction visuelle, le bruit, le niveau de nuisance et la croissance des risques pour la sécurité des piétons. On n’a qu’à se promener à Place d’armes ou devant la Place de Paris pour constater de visu tous ces problèmes et risques. Depuis 1991, le nombre de mouvements d’autobus a presque doublé. Il y a donc urgence d’implanter une navette dans le Vieux-Québec et d’interdire les autocars.

Le rapport Jean sur la circulation et les autobus touristiques propose de réduire des 2/3 d'ici 2005 le nombre des autobus touristiques. La Ville s’est engagée avec un plan d’actions à réaliser les recommandations de ce rapport. Les intervenants de l’industrie touristique ne semblent pas avoir amorcé un virage pour adapter leur gestion, leur mise en marché à la vision 2005, soit un Vieux-Québec sans autocars que l’on visite à pied. Nous sommes sceptiques!!! Il y a toujours autant d’autocars, voire il y a eu une augmentation.

Or, la ville affirme avoir fait le choix du tourisme durable et celui de la sécurité  Attend-on que tous les résidents aient quitté le Vieux-Québec – ce qui poserait de nouveaux problèmes de sécurité - pour implanter un service de navette à l'intérieur du Vieux-Québec  desservant tous les points d'intérêt touristique et pôles d’activités urbaines pour les travailleurs et résidants. Les citoyens comprennent mal que le seul moment où une navette a été proposée à certains d'entre eux, ce fut pendant le Sommet des Amériques ou lors de la fermeture du funiculaire. D’autres mesures sont en discussion depuis de nombreuses années : la piétonisation d’une partie du Vieux-Québec; la mise en place du plan de circulation du Vieux-Québec.

Autres problèmes de sécurité rencontrés :

  • Problème du vandalisme, qu'il s'agisse d'autos ou de domiciles. Quelle prévention propose la ville? Ce problème est-il lié à la densité de bars encore ouverts très tard. Il est fréquent, notamment sur Saint-Ursule et sur la rue des Remparts.

  •  Problème lié à la vétusté de certains édifices: faut-il attendre qu'un édifice s'écroule (par exemple le D'Auteuil ou la Fourmi Atomik) pour intervenir. La Ville de Montréal s'est donnée le droit d'intervenir beaucoup plus rapidement.

Nouveaux dossiers concernant la sécurité

 

·         Il y a les utilisateurs des planches à roulettes et des vélos de montagnes qui prennent les rampes et les escaliers sans égard aux piétons et aux voitures. Il faudrait apposer une nouvelle signalisation pour indiquer que les vélos et les planches sont interdites dans ces endroits et y associer une amende de 100$ minimum.

·         De demander aux commerçants de ne pas vendre des feux d'artifice aux jeunes et inscrire dans les parcs, notamment le parc Montmorency, qu'il est interdit d'y utiliser des feux d'artifice.

 Des demandes et des recommandations pour une sûreté urbaine

Le Comité des citoyens propose ici quelques idées maîtresses qui pourraient guider les interventions par la suite :

 

·         Prévoir la représentation des citoyens dans le comité de suivi de la politique.

·         Initier, sans tarder, dès la présente saison touristique, un transport en commun, une navette du Vieux-Québec et permettant les déplacements entre la haute et la basse ville au service à la fois des usagers, des résidents et des touristes.

·         Implanter clairement et efficacement la limitation de vitesse à 30Km/h, protéger les zones scolaires par des « gendarmes couchés » qui obligeraient les conducteurs à réduire leur vitesse et surtout de faire appliquer une telle réglementation. Plusieurs dossiers concernant la circulation, nous porte à questionner la Violle quant à sa volonté et sa capacité à faire appliquer sa réglementation! Par exemple, les autobus.

·         Profiter de tout réaménagement pour installer du mobilier favorisant la vie urbaine. L’existence de lieu vide sans activité disponible est un facteur qui aggrave la perception de risque ou de danger.

·         Faire en sorte que l'éclairage assure le confort et la sécurité tant du piéton que de l'automobiliste.

·         La présence policière, que ce soit en véhicule, à pied ou à bicyclette est importante pour créer le climat propice à la sécurité.

·         Développer les zones piétonnières lors de tous les événements spéciaux.

·         Implanter dans le Vieux-Port un espace de loisirs pour les adolescents notamment pour les planches à roulette. Ainsi ils pourraient pratiquer leur loisir en sécurité pour tous et aussi se sentir écoutés par l’administration publique.

·         Initier des marches exploratoires qui recenseraient les intersections dangereuses, les ruelles et cours problématiques et proposeraient des correctifs. Nous y convierons la population ainsi que les travailleurs du Vieux-Québec et les conseillers municipaux ( ou candidats).

·         Travailler très étroitement avec les responsables de la Maison Dauphine et les animateurs de la Place d'Youville pour prévenir certaines formes de vandalisme et donner les moyens à ces jeunes de valoriser leur cheminement.

 

Nous nous attendons à être informé du suivi que la Ville donnera à tous nos commentaires, demandes et recommandations.