Comité des citoyens du Vieux-Québec (CCVQ)

Organisme sans but lucratif dédié au maintien et à l'amélioration de la qualité de vie de ses citoyens et de son patrimoine

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PROJET DE POLITIQUE

 

DE LA VILLE DE QUÉBEC

 

EN MATIÈRE D’ACTIVITÉS PHYSIQUES,

 

SPORTIVES ET DE PLEIN AIR

 

 

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MÉMOIRE

 

RÉACTIONS ET PROPOSITIONS

SOUMISES PAR :

 

LE COMITÉ DES CITOYENS DU VIEUX-QUÉBEC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Québec

Février 2003


Introduction

 

La Ville de Québec a rendu public en octobre dernier un document intitulé Projet de politique en matière  d’activités physiques, sportives et de plein air.  Cette démarche vise en fait à accroître, en ce domaine, la pratique régulière d’activités des citoyennes et citoyennes et à susciter une alliance de l’ensemble des intervenants.  Elle est en droite ligne avec les recommandations du Plan stratégique 2001-2004 du Secrétariat au loisir et au sport dont le premier principe directeur était d »accorder la priorité aux citoyens. ».

Le Comité des Citoyens du Vieux-Québec (CCVQ) se réjouit d’une telle initiative et il en approuve les orientations ainsi que les principes sur lesquels elle se fonde.  Impressionné par la qualité du document distribué, il adhère évidemment à l’affirmation du maire «  La ville de Québec présente des conditions exceptionnelles pour la pratique d’une foule d’activités physiques, sportives et de plein air. ».  Une des pistes d’action proposée ( p. 32) ne peut le laisser indifférent : « Développer une offre d’activités physiques de plein air accessibles à l’ensemble des citoyens et permettant la mise en valeur du patrimoine naturel et architectural de la capitale nationale ». Aussi  met-il beaucoup d’espoir dans l’implantation de cette politique qui « devra refléter de façon optimale les besoins de tous et chacun ».

 Toutefois, le CCVQ tient à préciser la situation réelle d’une partie de la population de la nouvelle ville, ses besoins et ses attentes et  pose, par ce fait même, le problème de l’accès équitable aux ressources en ce domaine.

 

La situation actuelle en matière d’activités physiques, sportives et de loisirs
 
Le Comité des citoyens du Vieux-Québec, organisme sans but lucratif, fondé en 1975, est voué à la sauvegarde et à la mise en valeur du morceau du patrimoine mondial que constituent, tel que défini par l’UNESCO, les portions historiques de la Cité de Québec. Ses énergies s’axent sur l’harmonisation, dans l’optique d’un ensemble urbain et habité, des fonctions résidentielle, commerciale, administrative, culturel et touristique.

Un quartier unique, vivant et habité

Le tissu urbain de ce quartier (que l’on pense au tissu social, physique, économique, institutionnel, etc.) est relativement complexe et ne se compare à aucun autre , du moins à l’échelle de l’agglomération de Québec.  On trouve là en effet, sur un territoire minuscule, une concentration remarquable de bâtiments et d’établissements à caractère gouvernemental, religieux, hôtelier, hospitalier et commercial ; en proportion d’un nombre relativement restreint de résidences.  Aucune industrie au sens propre du terme, si ce n’est une nette dominance de ce que l’on désigne comme «l’industrie touristique» (restaurants, grands et petits hôtels, boutiques de souvenirs, etc.).  On y trouve aussi un nombre particulièrement élevé de groupes organisés et d’associations ; plus d’une vingtaine.

 Ainsi, dans le Vieux-Québec, la dynamique et les enjeux sont très différents de ce que l’on trouve dans des quartiers urbains plus «ordinaires». S’y concentrent  de façon tout à fait particulière des activités et des intérêts d’ordre résidentiel, commercial, culturel, historique, touristique, etc.  L’harmonisation de l’ensemble de ces intérêts constitue un défi exceptionnel qui exige des moyens tout aussi exceptionnels

Un quartier vivant et habité : Une autre des particularités du quartier tient aux caractéristiques de sa population.  Le Vieux-Québec ne compte qu’environ 5300 résidants, soit moins de 16% de la population totale de l’arrondissement de La Cité. Notons aussi que plusieurs résidants du Vieux-Québec sont locataires (76%), plusieurs sont peu scolarisés (19%) ; ils travaillent dans le secteur des commerces ou de l’industrie touristique (40%) et sont de ce fait moins enclins à participer à la vie démocratique.

Cependant à ces quelques milliers de résidants, il faut ajouter les 11 250 travailleurs qui y passent leur journée et les centaines d’étudiants de la Faculté d’aménagement et d’architecture.

Tous et toutes partagent la philosophie du projet de politique : le droit à la santé présuppose la pratique régulière d’activités physiques.

L’offre de service et l’accessibilité à des équipements sportifs

Le Comité consultatif Vieux-Québec / Colline parlementaire et Cap-Blanc tenant lieu de conseil de quartier, c’est la situation de ce territoire que nous décrirons, les besoins et les attentes de sa population.

En plagiant Georges Brassens et  sa «  non-demande en mariage », nous affirmons une non-offre et une non-diversification de services et surtout une non-accessibilité à des équipements sportifs.

Le désir de plaine : des activités physiques et de plein air.

La non-affirmation précédente est tempérée par le constat que sur le terrain fédéral,  sans doute en partenariat avec la ville,  existent de magnifiques occasions de plein air ( ski, raquette,etc) et de randonnée pédestre : les Plaines d’Abraham, la promenade des Gouverneurs. Une patinoire est encore accessible, au prix d’une longue lutte des résidants, sur l’Esplanade d’Auteuil. Cependant quelles pistes cyclables traversent le Vieux-Québec ou longent la Grande Allée?

Nous faisons nôtre le constat du Projet ( p.23) : « Certains groupes de population, tels les adolescents, les jeunes familles et les travailleurs de nuit ne retrouvent pas dans l’offre de services leur juste part d’activités adaptée à leur situation et à leur environnement. Il en va de même pour la population âgée. »

Où peuvent jouer les adolescents ? Le CCVQ avait monté, en partenariat avec des jeunes, des projets concrets autour du Bassin Louise.  La mainmise du terminal de croisières sur ce secteur a annihilé les attentes de ce groupe.

 Quels équipements sportifs ?

Les étudiants des collèges privés ont accès à de modestes terrains de sports ou gymnases. La piscine du Palais Montcalm est, quant à elle, un lointain souvenir. Les membres et amis du CCVQ ne comprennent toujours pas, à l’instar des riverains des Plaines, que la ville ait refusé d’acheter pour un dollar symbolique le YMCA, 650 Laurier. Près de 2000 personnes étaient membres de ce club, extrêmement actif quant aux services communautaires ( garderies,etc). Il reste donc deux pataugeoires ( Plaines et Esplanade). La seule piscine publique du quartier est la celle du Parc Notre-Dame de la Garde, très achalandée en été. Peut-on demander à une population, pas forcément jeune, de faire jusque-là, une promenade de santé via l’escalier du Cap-Blanc?

Des loisirs captivants

Nous tenons à saluer l’initiative d’installer des tables d’échecs sur l’Esplanade d’Auteuil. Cette activité suscite beaucoup d’intérêt de la part des touristes et de tous les promeneurs. Elle est particulièrement bien gérée.

NOS RECOMMANDATIONS POUR LE QUARTIER :

 

La particularité du Vieux-Québec implique évidemment la collaboration de plusieurs intervenants, mais nous sommes convaincus que les meilleurs garants de son intégrité, source première de sa rentabilité touristique, demeurent les résidants.

 

Compte tenu  du caractère exceptionnel et particulier de ce quartier, nous nous attendons à ce que la ville propose rapidement des solutions originales, ne craignant pas d’associer art et loisirs .

 

1. Un gymnase

 

Nous recommandons que la Ville, en partenariat avec le Ministère de la Culture, mette à la disposition de la population Vieux-Québec / Haute-Ville et Basse-Ville et des associations sportives, les bâtiments spacieux que sont les Nouvelles Casernes, notamment pour des activités de groupes ( Taï-Chi, Yoga, etc) .

 

2.  Une piscine pour toutes et tous

 

Conformément à la piste d’action proposée p. 36 ( par. 4.3.5), nous recommandons une entente de la Ville avec le seul établissement scolaire doté d’une piscine afin que celle-ci soit accessible aux riverains en dehors des heures de cours.

Nous demandons également qu’une navette permette d’accéder plus facilement à Cap-Blanc depuis le Vieux-Québec ou  la Colline parlementaire.

 

3. Une ville «  marchable » ou cyclable.

 

Il est beaucoup question d « ambiance pédestre » actuellement dans le Vieux-Québec. Nous recommandons la consultation des résidents  sur tous les projets de parcours pédestres. Une ville respire, à son rythme, autour de places simplement dotées de bancs publics. La nature en ville est un patrimoine à investir et à partager, en concertation avec les résidants, les associations et tous les «  fous enragés » du quartier. Il importe que cette opération de conscientisation et de sensibilisation au patrimoine naturel et architectural vise à développer des regards neufs à la fois de groupes d’âges ( pensons aux jeunes) mais aussi intergénérationnels sur ce trésor naturel et historique.

 

 Nous appuyons la proposition  de  boucler, en consultation avec les résidants, le réseau de  pistes  cyclables ( Projet p. 32) tout en  les dotant à des endroits bien choisis ( Gare du traversier, édifices gouvernementaux, Université Laval, etc) des équipements sanitaires (douches, etc) permettant ainsi aux travailleurs un moyen de transport alternatif à l’année longue.

 

4. Des loisirs scientifiques

 

Dans une ville du patrimoine mondial, abritant une faculté d’architecture et non éloignée d’un CEGEP actif en la matière, nous recommandons le développement de loisirs axés sur l’art et sur la science. Des bars de sciences, à l’année longue, des postes interractifs utilisant l’excellence affirmée en multimédia, en partenariat avec les musées, nombreux en ce secteur, avec les centres d’artistes, et bien entendu, avec des associations scientifiques.  La Californie offre beaucoup d’inspiration  dans ce secteur.

 

 

CONCLUSION

 

Après ce débat public, fondé sur le bien commun, nous attendons avec  impatience la mise en œuvre de cette politique, son plan triennal évolutif ainsi que le plan directeur des équipements récréatifs, sportifs et de plein air qui découleront de la consultation publique. Nous souhaitons qu’une vision de la politique élaborée précise comment elle s’intégrera à la fois territorialement dans la nouvelle ville et dans le quotidien de ses citoyennes et citoyens. Il serait utile que le projet de politique fasse à nouveau l’objet d’une consultation publique ou à tout le moins de larges séances d’information avec une possibilité de faire des commentaires avant son adoption définitive.

 

 La mise en place de réseaux participatifs des loisirs et des sports, de modes de communication intergénérationnels,  qui irrigueront l’ensemble de la nouvelle ville, en rendant accessible de façon équitable des environnements de pratiques est un défi qui ne peut laisser aucun citoyen indifférent.

 

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