2007-06-01
Plan image : Tout le monde et son père

Supposez que vous êtes la mère d’une famille de seize enfants, logée dans une maison de douze pièces, huit garde-robes, une cave, un grenier, 14 armoires de cuisine, 18 placards répartis des chambres à la salle en manger en passant par le salon, des traineries un peu partout, un garage avec 7 bicycles, le vieux carrosse à bébé qui ne sert plus, trois paniers d’osier on sait pas pourquoi, les pneus d’hiver, 8 boîtes non identifiées, alouette !!

Un bon matin, vous vous dites qu’il faut faire de l’ordre et réaménager plus intelligemment. Tout le monde est d’accord mais tout le monde veut garder ses petites habitudes, ses privilèges et son «spot» favori. Beau projet, non?

Le Plan image du Plan directeur de quartier, c’est ça. Comment distribuer les fonctions résidentielle, institutionnelle, commerciale et touristique sur le territoire – par le zonage – et comment faire circuler chair, biens, denrées et métal dans tout ça, tout en assurant le bonheur au plus grand nombre.

La mère de famille, c’est Françoise Roy, urbaniste. C’est elle qui pense à ce que ça pourrait être l’ordonnancement du Vieux-Québec, tout en écoutant tout le monde pour tenir compte du vécu et de la psychologie de tous chacun, jeunes et vieux, riches et pauvres, ceux qui passent et ceux qui restent, ceux d’en haut et ceux d’en bas, ceux qui vivent dans le brouhaha et ceux qui vivent en condo climatisé, les progressistes et les conservateurs, les accommodants et les jusqu’au-boutistes, les lucides et les solidaires, les rangés et les paumés, alouette encore !!

Pfiou !

Mais Françoise Roy et André Martel, son collègue chargé de mener la consultation, sont dotés de nerfs solides et d’une patience angélique. Ils écoutent tout le monde respectueusement et tiennent compte de la plupart des observations qui leur sont adressées, comme lors de cette séance de consultation publique de mercredi dernier, 30 mai, au gymnase des Ursulines.

Ils ont présenté et expliqué, sous la présidence bienveillante du conseiller Jacques Joli-Cœur, trois cartes :

  • aménagement du Cap-Blanc;
  • aménagement du Vieux-Québec Haute-Ville et Basse-Ville;
  • plan de circulation.

D’entrée de jeu, on a annoncé que les trois cartes étaient préliminaires et ne constituaient pas des documents publiables. MursMurs ne les publie donc pas. Mais c’étaient d’excellents documents de travail et travail il fut accompli.

Cap-Blanc

De façon générale, ça a bien été. Moins compliqué le Cap-Blanc. Linéaire, plus homogène, majoritairement résidentiel. On a beaucoup parlé d’accès au fleuve, des nouveaux espaces publics du 400e, des percées visuelles de plus en plus bloquées par les arbres qui grandissent.

Haute-Ville et Basse-Ville

Ici, ça se corse un peu. L’occupation du territoire, telle que présentée, ne reflétait pas bien la réalité. Madame Roy va affiner son modèle et mieux représenter la situation actuelle. L’occupation proposée – était-ce une proposition ou une constatation mal définie, on se sait trop – fut l’objet de vives objections. On y reviendra lorsque la représentation de la situation actuelle sera plus adéquate.

On souhaite notamment pouvoir identifier beaucoup plus clairement l’occupation hôtelière, particulièrement illégale, laquelle semble-t-il est répertoriée par la Ville. On désire aussi distinguer entre «occupation mixte» signifiant occupation par différents types de commerce et «occupation mixte» signifiant mixité résidentielle/commerciale.

En somme, mieux connaître ce qui est pour mieux déterminer ce qui sera. Madame Roy a d’ailleurs accueilli favorablement la suggestion d’apporter deux cartes lors de la prochaine séance, une pour la situation actuelle et l’autre pour la vision du futur.

Plusieurs autres modifications ont été proposées, bien reçues par madame Roy et consignées par monsieur Martel, sous l’œil approbateur de monsieur Joli-Cœur.

Circulation

Rues piétonnes, circuits piétons, pistes cyclables, liens mécaniques Haute-Ville/Basse-Ville, stationnement, navette écologique, autobus réguliers du RTC, autocars touristiques, tout y est.

Le champion de l’emmerde, c’est la circulation lourde sur la rue Dalhousie et consœurs. Unanimité sur les inconvénients que ça cause aux résidants, commerçants et touristes. Constat de grande difficulté à éliminer l’emmerde en question mais non d’impossibilité. On y reviendra.

Somme toute

Une fois de plus, excellente séance de consultation publique. Présence de plus de cinquante personnes informées, intéressées et actives. Des fonctionnaires à l’écoute et des espoirs fondés d’aboutir à un Plan directeur adéquat. On pourrait écrire plusieurs pages pour décrire le tout. Ce sera un autre jour, quand les cartes seront publiables. Le mieux, c’est encore d’assister aux séances de consultation.

Au moins une autre séance est prévue, sinon deux. Date désirée d’adoption du Plan directeur, aux fins de présentation au Comité exécutif, fin 2007.

À suivre, comme dirait l’autre.

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