2008-03-05
St-Vincent-de-Paul : processus détraqué

Ce pourrait être si simple. Que la Ville de Québec cesse de tergiverser et démontre qu’elle est maître du jeu. Le promoteur à qui on a vendu le développement du terrain du Patro St-Vincent-de-Paul a triché, tout simplement. Il a démoli sans avoir obtenu toutes les permissions. Qu’il en subisse les conséquences.

Qui a la pouvoir de décision sur une démolition à l’intérieur de l’arrondissement historique du Vieux-Québec ? Le ministre ces Affaires culturelles. En l’occurrence, la Ministre, Christine St-Pierre. Alors, que ce pouvoir s’exprime immédiatement, sans équivoque et de façon exécutoire. La ministre semble vouloir conserver la façade St-Vincent-de-Paul ? Alors qu’elle rende sa volonté officielle et qu’on cesse de s’obstiner.

Qui a le pouvoir de décision sur ce qui doit se construire sur l’emplacement suite à la démolition ? La Ville. Qu’elle prenne acte de la décision de la ministre et qu’elle impose au promoteur le respect des règles.

Si la ministre force une conservation qui compromet la rentabilité de base, qu’elle paie une compensation. Et qu’elle le dise assez vite pour que ça ne prenne pas six ans avant de voir un projet se réaliser.

Peu importe la décision de la ministre, que la Ville prenne les moyens de faire respecter sa volonté, qui est fondamentalement la nôtre, celle du peuple. Ce promoteur qui a démoli sans permis la majeure partie de l’édifice St-Vincent-de-Paul mérite de payer l’amende. Quelle amende ? Certainement insuffisante. Alors que la Ville prenne les moyens dissuasifs requis pour rendre ces violations complètement toxiques pour les promoteurs champions de la tactique du «fait accompli», tactique qui discrédite beaucoup plus les autorités municipales que le promoteur. Et après on se plaint du cynisme des citoyens face au politique !

Le CCVQ veut :

  1. que le permis de démolition soit refusé tant que les plans finaux, accompagnés du montage financier, de l’édifice de remplacement ne seront pas déposés et approuvés;
  2. que toutes les amendes prévues (s’il en est) pour dérogation aux règlements soient imposées vu la façon viciée dont le promoteur à procédé pour arriver à ses fins. Le processus pue carrément;
  3. que la Ville et le gouvernement du Québec se dotent de règlements dotés de mesures absolument dissuasives pour éviter toute répétition par un promoteur de cette trop fréquente tactique du fait accompli, ou quasi accompli.

Le protecteur...

Le CCVQ a présenté un mémoire le 18 février à la ministre St-Pierre dans le cadre des consultations sur la révision de la Loi sur les biens culturels, sur le patrimoine. Il y identifiait carrément le ministre des Affaires culturelles comme l’ultime protecteur de patrimoine, le seul capable de compenser les dérives ou incuries des municipalités chargées de la sauvegarde d’un patrimoine sous-estimé. Dans le cas de l’église St-Vincent-de-Paul, peu importe sa valeur patrimoniale, elle était censée être protégée, située à l’intérieur d’un arrondissement historique et malgré cela, un promoteur a réussi à la démolir sans que personne ne réagisse..

Ce promoteur va s’en tirer indemne ? Le gouvernement, Mme St-Pierre, la Ville et monsieur Labeaume vont passer doucement à autre chose, sans réagir ? Non !

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