2009-02-15 – Red Bull : durcissement

Hier au Musée de la Civilisation, lors de la séance de consultation dressant le bilan du Red Bull Crashed Ice, on a constaté un net durcissement des positions. Plusieurs participants ont évoqué le recours aux tribunaux pour carrément stopper la course. Injonction, recours collectif sont évoqués et, semble-t-il, en préparation à l’initiative de certains, bien déterminés. Le CCVQ, lui, prône encore le dialogue avec le maire.

Pourrissement

Si monsieur Labeaume, depuis quatre mois qu’on lui demande de considérer une relocalisation temporaire des compétitions de 2010 et de 2011, avait accepté d’en discuter avec le CCVQ, on n’en serait pas là. La demande de rencontre qui lui a été adressée le 25 janvier n’a pas encore reçu de réponse positive. Cette réponse devra venir sous peu.

Ignorer les riverains ne mènera à rien. Monsieur Labeaume ne doit pas laisser la situation traîner. Tout ce qui traîne se salit, dit l’adage. C’est toujours vrai, y compris quand il s’agit du Red Bull Crashed Ice.

Et avec ce raidissement, la position des riverains a évolué. Jusqu’ici, on voulait que le Red Bull se déroule ailleurs que dans la côte de la Montagne pour les deux prochaines années, quitte à revenir dans la côte en 2012. Mais hier le ras-le-bol, exacerbé par le silence du maire, a pris le dessus. La motivation à voir revenir le Red Bull est comme disparue. Et pas question de pelleter le problème dans la cour d’autres résidants de Québec, il s’agit de dénicher un site qui n’empoisonne pas la vie des commerçants et résidants d’où que ce soit.

Le meilleur et le pire

Le meilleur du Red Bull, c’est le jour de la course, l’événement en soi. Une grande majorité des riverains trouvent assez sympathique ce grand rassemblement populaire autour d’une compétition assez drôle à voir, bien qu’après un certain temps, mieux vaut faire le party sinon on se lasse. On est loin de l’intérêt d’un match de la Coupe Stanley ou de la Coupe Davis.

Mais ce plaisir-là, ça dure une soirée. Le reste du Red Bull, ça dure 35 jours et c’est dur.

Ce sont ces cinq semaines qui déplaisent souverainement, et de plus en plus, à la très grande majorité des résidants et aussi, des commerçants, comme on a pu s’en rendre compte lors de la séance d’information tenue par Gestev le 10 décembre dernier.

Lassitude

Plusieurs riverains, qui étaient en faveur du Red Bull au début, il y a trois ans, sont maintenant en défaveur. Désillusionnés parce que la compétition ne devait se tenir qu’une seule année et qu’après trois ans on parle maintenant de huit ans. Fatigués parce que c’est décidément trop lourd. Inquiets parce que cette lourdeur s’accroît d’année en année. Les équipements sont plus imposants, plus nombreux, particulièrement l’éclairage et la télévision. Et tout ça malgré les efforts de Gestev pour diminuer l’impact de tout ce branle-bas.

Outre les 25 personnes qui se sont présentées au musée pour la consultation, plusieurs, ne pouvant s’y rendre, ont fait parvenir des commentaires par écrit. Consultez le rapport complet de la séance de consultation.

Qui profite du Red Bull Crashed Ice ?

La Ville de Québec ou l’entreprise Red Bull ? Monsieur Labeaume parle avec enthousiasme de la «carte postale» que constitue la télédiffusion de la compétition. Mais quand on regarde le Red Bull à la TV, on ne peut pas dire que l’hameçon touristique est très accrocheur. Hors les patineurs et le logo Red Bull partout, on ne voit pas grand-chose de Québec à part quelques maisons du Vieux et le Château Frontenac. Rien du Parlement, de la fontaine de Tourny, du fleuve, des glaces, des beautés innombrables, de l’histoire, alouette.

Or, contrairement à la Formule 1, par exemple, qui est une compétition en soi, un sport qui existe indépendamment de Red Bull mais auquel Red Bull participe en commanditant partiellement une des écuries, le Crashed Ice est un événement strictement promotionnel Red Bull. C’est une compétition créée par l’équipe marketing de Red Bull, de toutes pièces. Il n’y a aucune ligue internationale de descente en patin nulle part sur la planète. Le Red Bull Crashed Ice est essentiellement une opération marketing de Red Bull et accessoirement, une compétition sportive.

La Ville de Québec la considère aussi comme une opération marketing, au profit de notre industrie touristique.

Mais qui en profite le plus ? Red Bull ou Québec ? Québec en profite-t-elle vraiment ? Carte postale ou illusion ? La firme Influence Communication nous en fournira bien la réponse.

La santé

Et pour compliquer encore plus la situation, des considérations de santé publique font maintenant partie de la dynamique. Tous ont pu lire dans les journaux, depuis quelques semaines, sur les appréhensions croissantes quant aux effets néfastes des boissons énergisantes sur la santé et sur les interdictions de consommation que de plus en plus de commissions scolaires veulent imposer à leurs élèves, surexcités et incapables de se concentrer lorsqu’ils en boivent sur l’heure du midi avant de revenir en classe.

Veut-on faire la promotion d’une telle boisson quand la publicité sur les cigarettes est interdite ? questionnent les opposants au Red Bull.

Incompréhension

Durant ce temps, des citoyens de la Ville de Québec continuent à ne pas comprendre l’opposition des riverains. La majorité de cette incompréhension tient à l’ignorance de la situation, de l’importance des emmerdes. Plusieurs pensent que tout l’événement est conclu en une semaine au lieu de cinq. D’autres réalisent que ça prend plus d’une semaine mais témoignent une agressivité assez intense envers les riverains ou les enjoignent de déménager ailleurs – brillant, n’est-ce pas –, ne saisissant pas que ce que ceux-ci veulent, ce n’est pas de chasser le Red Bull de Québec, mais de le déplacer ailleurs en ville pour en éliminer les effets néfastes sur plus de trois cents personnes.

Quitte à le chasser s’il n’y a pas moyen de faire entendre raison au décideur. Qui l’aura chassé lui-même, en quelque sorte.

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