2011-11-15 – L’Hôtel-Dieu contrôle sa ligne

Soucieux de sa santé et de son image, l’Hôtel-Dieu n’a aucunement l’intention de laisser l’obésité compromettre son propre métabolisme ni celui de son milieu de vie, le Vieux-Québec.

C’est dans un climat de confiance que s’est déroulée et que, mieux encore, s’est conclue la rencontre, le 11 octobre, entre gens du CCVQ et gens du CHUQ, dont sa directrice générale, Gertrude Bourdon et la directrice du projet de l’Hôtel-Dieu, Élizabeth Corneau.

Craintes dissipées

Nous vous faisions part de nos inquiétudes, il y a deux semaines, suite à la nouvelle parue dans Le Soleil qu’une troisième tour ferait désormais partie du projet. Mais voilà, il n’en est rien. Pas de tour dans la cour des Augustines.

Toutes ces inquiétudes, c’est la faute de la croûte terrestre qui a la malencontreuse habitude de grouiller et, de temps à autre, de s’agiter un peu fort, avec des conséquences très fâcheuses pour les édifices et très tragiques pour les gens à l’intérieur.

Vous vous souvenez de la micro-panique qui a accompagné la prise de conscience que l’hôpital de Baie-St-Paul, érigé en zone de forte activité sismique, pouvait s’écrouler ? Dans la foulée de cet émoi, en 2008, on a jugé que la tour de l’Hôtel-Dieu, construite dans les années ’50, devait être renforcée pour résister aux frissons de la croûte terrestre.

Mais voilà, ce renforcement complique l’aménagement intérieur et nuit à la fluidité de la circulation. On y perd en efficacité des opérations. Pour compenser, on a imaginé quelques scénarios. La troisième tour, c’en était un.

Mais il est rejeté, ce scénario. N’en parlons plus. La volumétrie de 2007 prévaut.

Il n’en reste pas moins qu’il faut trouver les moyens d’obtenir l’efficacité maximale sans perdre aucun des 303 lits projetés. Alors, place à la créativité. L’équipe d’Élizabeth Corneau en fait son affaire.

Quitter ou rester

Pour certains, voilà la grosse question. L’Hôtel-Dieu doit-il quitter le Vieux-Québec ? Nous y répondions dans notre nouvelle du 1 octobre, avec motifs. Somme toute, mieux vaut conserver l’hôpital dans le quartier que l’en chasser. On a perdu l’Université, on ne perdra pas l’hôpital séculaire.

Et les doutes que la possibilité d’une troisième tour avait fait surgir sont maintenant dissipés. La rencontre avec Gertrude Bourdon et Élizabeth Corneau les a carrément éliminés. L’Hôtel-Dieu ne grossira pas au-delà du gabarit accepté en 2007 et qui a été largement diffusé. Pas d’obésité, pas besoin de deux sièges dans l’avion. Un poids santé pour un citoyen de grande taille, très athlétique, qui a le bras long, mais qui n’a rien de l’éléphant dans le magasin de porcelaine qu’est le Vieux-Québec.

Alors, le mieux qui puisse arriver, c’est que la décision de rester soit proclamée haut et fort, le plus vite possible. Cette affaire conclue, les gens de qualité qui espèrent et travaillent en vue de le voir quitter pourront désormais combiner leurs efforts à ceux de ceux qui planchent pour réaliser, dans le Vieux-Québec, le meilleur projet d’agrandissement possible, à tous points de vue.

Concertation

Voilà la clef. Déjà, le CHUQ s’appuie sur un «comité des partenaires» qui réunit les Augustines, le ministère de la Culture et la Ville de Québec. C’est bien. Mais on pourrait élargir ce comité.

Une fois clos le débat sur la relocalisation, quelles solutions saura-t-on imaginer ? Quelles expertises pourront-elles s’ajouter à celles déjà présentes ? Celle du Conseil des monuments et sites, par exemple, qui prône le déménagement de l’hôpital et qui pourrait, après avoir pris acte de la décision ferme de le conserver dans le VQ, contribuer de façon remarquable à la bonification du projet.

Toutes les institutions du Vieux-Québec – on en compte plus d’une centaine – sont aux prises avec les problèmes de mobilité de leur clientèle et de leur personnel. On sait déjà que l’Hôtel-Dieu n’ajoutera pas de stationnements ce qui, dans une perspective à long terme, est une excellente décision. On sait aussi qu’on pense à un système de navettes pour transbahuter personnel et clientèle. Mais n’y aurait-il pas lieu de concevoir un système global, utile à toutes les institutions, à tout le monde, administré par le RTC ?

Tous sont d’accord pour dire que l’ensemble doit avoir fière allure et s’intégrer de façon parfaite au tissu patrimonial. Non seulement s’intégrer mais y contribuer, le rehausser. Il nous semble qu’à cet égard, on pourrait se donner les meilleures chances de réussir en élargissant l’équipe architecturale. Le CCVQ n’entretient plus d’inquiétudes sur l’obésité du personnage, mais il en conserve quant à son goût pour se vêtir et son choix de bijoux.

Mais nous sentons aussi chez l’équipe du CHUQ une volonté et une ouverture dans la recherche de consensus.

On utilise souvent l’expression «Obligation de résultat». S’il est un projet auquel elle s’applique éminemment, c’est bien celui de l’agrandissement et de la modernisation de l’Hôtel-Dieu.

À bon entendeur, salut !

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