2013-12-11 – Saisir aujourd’hui pour tracer demain

Voilà, somme toute, la mission de la Table de concertation du Vieux-Québec. Vous connaissez cette Table, constituée par la Ville en 2012, le maire Labeaume en tête, pour donner suite aux États généraux du Vieux-Québec.

Lundi le 9, la Table se réunissait.

Agnès Maltais, 150K$

Hier, invitée à la Table, Agnès Maltais. Pas en qualité de ministre, en qualité de députée. Députée de Taschereau, députée du Vieux-Québec qu’après 375 ans de présence, L’Hôtel-Dieu va quitter par décision gouvernementale.

Elle a annoncé que le gouvernement du Québec allouait 150K$ à la Table. 50K$ par année durant trois ans pour soutenir des projets de la Table visant notamment, à bien gérer les conséquences du départ de L’Hôtel-Dieu. Merci, apprécié.

L’Hôtel-Dieu va quitter. Mais ce n’est pas demain matin. Avant que le projet d’aménagement de l’Enfant-Jésus ne soit élaboré et que la première pelle mécanique soit en train de creuser, il va s’écouler au moins trois ans, sinon quatre.

Les questions sur toutes les lèvres

  • Quels bâtiments L’HDQ va-t-il laisser de côté en quittant le Vieux-Québec ?
  • Quand ces bâtiments vont-ils être disponibles ?
  • Quel processus va encadrer leur disposition ?
  • La communauté du Vieux-Québec (la Table) va-t-elle avoir voix au chapitre quant à leur usage futur ?

On peut juger de l’ampleur du campus de L’HDQ, 22 édifices, en méditant sur la carte.

Résumons, après sept ans de travail et 60M$ pour planifier la rénovation de L’HDQ, on retourne à la planche à dessin à partir de zéro pour tout un pan du VQ. L’incertitude va durer encore longtemps.

Les temps changent

Il ne s’agit pas de simplement décréter qu’on va faire du résidentiel avec ces édifices. C’est plus compliqué que ça. Un centre-ville est un milieu diversifié aux fonctions imbriquées, complémentaires.

Le VQ perd 2600 emplois avec le départ de L’HDQ. Il devrait en retrouver quelques centaines si le futur hôpital qu’on projette d’y installer en remplacement de L’HDQ devient réalité – ce qui est loin d’être assuré.

Il faut donc évaluer la pertinence d’institutions, ou de bureaux, ou de commerces, ou d’entreprises de service dans certains de ces bâtiments. Le développement durable, ce sont des emplois à proximité des résidences, à proximité des services. Le contraire du modèle nord-américain courant.

Il faut aussi faire en sorte que si on développe de l’habitation, les unités soient adaptées aux besoins du type de clientèle nécessaire pour conserver le VQ vivant et habité. Il faut des unités qui correspondent aux différents profils du bouquet de personnes, variées, qui composent une société relativement stable.

On ne peut laisser les seules forces du marché déterminer le type d’unités d’habitation à installer dans les bâtiments de L’HDQ. Car alors, on accentuerait le problème actuel d’une moyenne de 1,2 chambre à coucher par unité d’habitation dans le VQ. Rien pour attirer des familles, rien pour attirer qui que ce soit aurait envie de recevoir à coucher chez soi des amis venant de loin.

Il va falloir comprendre comment les citoyens de divers niveaux socio-économiques, aujourd’hui et demain, envisagent leur relation avec la ville et ses divers milieux, du centre-ville le plus dense à la périphérie la plus clairsemée. Car le Vieux-Québec, tout ancien soit-il, tout en conservant son cachet et demeurant patrimonial, doit demeurer actuel.

C’est toute cette réflexion, sociologique, économique, qui doit être faite.

Tracer les lignes directrices du futur. Risqué et passionnant.

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