Reconstruction, réhabilitation, intégration, autant de notions que l’incendie du Manège militaire et les reliques de l’église St-Vincent de Paul placent au goût du jour. Au-delà de l’actualité, l’intégration des restes patrimoniaux nous impose de nous interroger sur la place que nous laissons dans notre présent aux marques de notre passé. Alors que de l’autre côté de l’océan les ruines et les vestiges de l’Antiquité font partie du présent et du quotidien des habitants du Vieux-Continent, quel traitement notre société nord-américaine réserve-t-elle aux traces urbaines et patrimoniales laissées par notre histoire dans nos rues? Des traces qui naturellement sont marquées par l’outrage du temps, les aléas de l’histoire, ou parfois par l’ignorance et l’insouciance humaines?
Vivre au coeur du Vieux-Québec nous impose de nous poser la question. Ou du moins de nous impliquer pour proposer des pistes de réponses. Notre communauté est plus prompte à l’émotion, aussi légitime soit-elle, face à la disparition en fumée d’une bâtisse qui faisait partie de son paysage quotidien, qu’à l’entretien et la sauvegarde de grands nombres de bâtiments à valeur pourtant historique, ou du moins de mémoire, religieux ou civils, et laissés à l’abandon faute de pratiquants ou tout simplement de temps. Des bâtiments, demeures ou autres églises qui laissent la place, sans émotion ni homélie, à des constructions parfois denses et souvent inodores.
Pourtant, de nombreux exemples urbains à Québec nous prouvent que nous pouvons préserver des traces de notre passé tout en respectant des contraintes légitimes de rentabilité et de viabilité. Et si l’actualité fumante nous offre l’opportunité unique de nous poser la question, il n’en tient qu’à nous d’en faire un thème qui ne durera pas le temps d’un feu de paille.
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