Le vrai : ça existe à grande échelle. Le faux : l’hôtel Acadia de la rue Ste-Ursule est l’objet de poursuites. Certains ont mal interprété l’article du Soleil du 3 mai. Le vrai : il le sera probablement vu que le Comité exécutif de la Ville a donné son aval à la demande des services juridiques en vue de procéder. Et jusqu’à preuve du contraire, l’hôtel Acadia est présumé innocent.
Le faux : l’hôtellerie illégale est principalement un problème lié aux hôtels. Le vrai : la majeure partie du problème est le fait des résidants.
Le faux : il y aurait une cinquantaine d’établissements illégaux dans le Vieux-Québec. Le vrai : il y en a beaucoup plus mais le compte est vraiment difficile à établir.
Car faire la recension des établissements illégaux n’est pas si facile que ça. Quand il s’agit d’une maison dont on a expulsé les résidants pour transformer les logements en chambres d’hôtel et qu’on voit à tous les deux jours des japonais circuler avec des valises, c’est clair. Mais quand il s’agit de Jos Résidant qui plante sa pancarte à sa fenêtre un beau matin de juillet, recrute un client au bout d’une journée d’affichage, range sa pancarte sitôt le client installé, passe deux semaines tranquille avant de replanter sa pancarte un jour ou deux pour cueillir un nouveau client, c’est pas mal plus difficile.
Jos Résidant peut afficher son «hôtel» seulement quelques jours par année et considérablement engraisser son portefeuille. Ses voisins ne voudront pas se chicaner avec lui, surtout si son comportement hôtelier est sporadique, et ne le dénonceront pas. Ils ne savent peut-être même pas que c’est illégal. Jos Résidant lui-même ne sait pas, souvent, que son activité est illégale.
De là la lettre que le maire Labeaume expédie à tous les propriétaires résidants et non-résidants du Vieux-Québec pour les informer sur le phénomène de l’hôtellerie illégale et les moyens que la Ville met en branle pour le contrer.
Vrai : la Ville a procrastiné durant des années face à l’hôtellerie illégale. Faux : elle ne fait rien. Vrai : depuis l’automne dernier, grâce à l’impulsion donnée par Jacques Joli-Cœur durant son intérim à la mairie, la Ville bouge. Elle bouge méthodiquement et activement, surtout que le maire Labeaume a endossé la démarche initiée sous Jacques Joli-Cœur.
Faux : on peut régler ça vite, suffit de monter les amendes et de poursuivre tous les illégaux. Vrai : ça va prendre un an pour que tous les moyens requis pour combattre soient en place, y compris hausser le montant des amendes. Faux : c’est simple à régler. Vrai : c’est beaucoup plus compliqué que tous les gérants d’estrade peuvent se l’imaginer. Pour ça, il faut faire collaborer la Ville, les citoyens, les hôteliers, le ministère du Tourisme, le ministère du Revenu, les agents d’immeuble, les courtiers. Et il faut modifier la Charte de la Ville. Hmmm… Notre pire ennemi : l’appât du gain facile.
Vérité finale : on ne va pas l’éliminer, pas plus que l’évasion fiscale, mais on va beaucoup améliorer la situation d’ici un an ou deux.