Alors, ça commence le 2 janvier les travaux ? Oui ou non ? Oui, si on se fie à ce que la Ville et Gestev ont annoncé à tout le monde mercredi dernier, le 10 décembre, lors de la réunion d’information à laquelle étaient invités tous les riverains du circuit, commerçants comme résidants.
Mais voilà que dès le lendemain matin, jeudi le 11 décembre, les travaux commençaient sur la rue Notre-Dame. La rue fermée deux jours. Ouverte samedi et dimanche. Refermée aujourd’hui, pour trois jours. C’est quoi, ça ?
Ce n’est pas pour le montage de la piste qu’on ferme la rue Notre-Dame mais c’est quand même pour organiser le Red Bull.
C’est un peu désolant tout ça. Jacques Perron, directeur du service des communications de la Ville, présidait la séance d’information de mercredi. Savait-il que des travaux d’installation du Red Bull commençaient le lendemain alors qu’on nous disait que ça commence en janvier ? Jean-Louis Duchesne du Bureau des grands événements, présent à la séance, le savait-il ? Chantal Lachance de Gestev le savait-elle ? Si oui, pourquoi ne l’ont-ils pas dit ? Si non, comment se fait-il qu’ils ne l’aient pas su ?
Comment voulez-vous que les opposants au Red Bull, déjà échaudés, se sentent en confiance ? Que croire des déclarations et des échéanciers proposés ?
La bonne volonté des organisateurs en vue de réduire les irritants du Red Bull est le plus souvent manifeste. Mais leur maladresse dans la gestion de la relation avec les riverains est tout aussi manifeste. Quelles que soient les intentions quant au Red Bull 2009, et aussi quant aux Red Bulls 2010 et 2011, ce n’est pas en livrant des demi-vérités que ça va mieux se passer. D’ailleurs, la réaction des riverains ne s’est pas fait attendre. Prenez connaissance de cette lettre envoyée par l’un d’eux à Jacques Perron et au journal Le Soleil.
L’équipe de Gestev a présenté le parcours de la course, modifié notamment pour faciliter la circulation, l’échéancier des travaux et les mesures d’atténuation des inconvénients. L’ensemble des mesures annoncées pour réduire les inconvénients en 2009 est plutôt positif. La grande majorité des recommandations issues de la séance de consultation organisée par le CCVQ le 27 octobre, ont été acceptées par les organisateurs qui ont fourni un effort palpable. C’est bien. Merci.
Mais parmi ces mesures, il y en a une qui laisse aujourd’hui songeur. Mercredi dernier, c’est avec satisfaction que l’on apprenait que plusieurs génératrices – donc plusieurs sources de bruit et d’émanations puantes – étaient éliminées au profit d’une alimentation électrique directe. Sauf qu’aujourd’hui avec les travaux sur la rue Notre-Dame, on s’aperçoit que pour ce faire, on construit des sous-stations électriques permanentes au coût de plusieurs milliers de dollars. Les jeux semblent faits quant aux éditions 2010 et 2011. On voit maintenant que si le Conseil municipal n’a voté que pour un an lors de sa séance du 20 octobre, ce n’était que pour dissimuler que la décision pour les années ultérieures est déjà prise. On a préféré jouer discret. Cause toujours…
Les travaux de la rue Notre-Dame s’ajoutent à ceux déjà effectués fin octobre en haut de la côte de la Montagne, eux aussi pour faciliter les installations électriques du Red Bull. Fermeture de la côte là aussi. Mercredi dernier, on a garanti que le montage/démontage de la piste sur la côte et Place Royale durerait 23 jours, pas plus. Ouais ! On a déjà trois jours de fermeture de la côte fin octobre, au moins cinq jours de fermeture de la rue Notre-Dame actuellement. Ça rallonge la période d’irritation, non ?
Alors, on verra comment les choses vont continuer à se dérouler. Mais c’est dommage qu’alors que la confiance devrait régner, et qu’elle avait une bonne chance de s’installer mercredi dernier, les travaux du lendemain soient venus l’hypothéquer.
La position des riverains est toujours la même. OK pour 2009 mais allez jouer ailleurs deux ou trois ans. Puis revenez sur la côte une couple d’années. La moindre des choses serait que les riverains sentent une volonté d’explorer des solutions alternatives pour installer la piste. D’ailleurs certaines personnes en dehors de l’organisation y songent déjà sérieusement. Red Bull, Gestev et le maire doivent écouter les riverains du circuit et examiner les alternatives.
Et ce ne sont pas que les résidants qui protestent, bien au contraire. Mercredi dernier, il y avait autant de commerçants que de résidants sur place, plusieurs pour expliquer de façon posée et réfléchie comment le Red Bull leur fait perdre de l’argent.
Le Red Bull Crashed Ice, une bonne affaire. Mais il y a plus d’une façon de le gérer. Certains décideurs ne semblent pas le voir.