L’unilatéralisme conduit à l’échec, sinon à de grandes difficultés. C’est ce que l’on constate encore, cette fois dans la gestion du projet du Moulin à images.
On annonce d’abord le projet, on le fait voter après et en bout de course, on consulte un peu pour faire gentil et attacher quelques dernières ficelles. Exactement l’inverse de la procédure démocratique… et gagnante.
Dans l’ensemble, les modalités d’application annoncées ne sont pas si mal. On a fait en sorte d’atténuer considérablement le volume sonore. On a réduit la fréquence de sept à cinq jours par semaine. Et on va réfléchir au cours des prochaines semaines avec les résidants de la rue des Remparts sur les moyens de juguler l’envahissement de leur chez-soi par les spectateurs.
Bon, les résidants auraient préféré quatre jours/semaine. Comment vont-ils réagir au fait que ce soit cinq ? On verra mais il est écrit dans le ciel que si on les avait réunis, il y a deux mois, pour planifier ça avec eux au lieu de les ignorer jusqu’à aujourd’hui, les humeurs seraient plus conciliantes.
Eux aussi étaient dans le noir tout ce temps. Jusqu’à hier soir, jour de Conseil municipal. Et ça a pété. La mairie n’avait pas fait le moindre effort pour les mettre dans le coup avant de leur plaquer un sommaire décisionnel en plein visage. Résultat, ça a rué dans les brancards. La discorde. La vous-savez-quoi a frappé les pales du moulin.
Le maire a précipitamment battu en retraite. Il va compléter ses devoirs, mieux attacher son financement et peut-être jaser un peu avec les élus. On verra la suite mais il veut tout faire ça en trois jours. Pas sûr…
On aime la réduction du bruit. On aime la réduction de la fréquence. On aime la probable élimination, sinon domestication, de la foule sur la rue des Remparts quoique ça, va falloir le paramétrer correctement et puis le juger aux résultats.
On n’aime pas être ignoré avant les décisions. On hait être mis devant un fait accompli, ne pas être consulté. Avant l’annonce de la semaine dernière, le seul contact à ce sujet entre la Ville et les citoyens fut, le 25 mars dernier, une rencontre à huis clos, en catimini, entre le Bureau des grands événements et le Conseil de quartier. C’était une heure avant la réunion publique du Conseil. On n’a pas demandé son avis au conseil d’administration. On l’a «informé». Puis au cours de la réunion régulière du Conseil personne n’a soufflé mot du Moulin à images. Le public n’a même pas su que la rencontre en question venait d’avoir lieu. C’est de ça dont le maire parlait lorsqu’il a dit, en conférence de presse le 3 avril, que les citoyens avaient été consultés. Hmmmm…
Un comité de suivi, durant l’été, réunissant des gens de la rue des Remparts et du Vieux-Port, quelqu’un du Service de police, d’Ex Machina et du Bureau des grands événements pour constater comment ça se passe et faire les recommandations nécessaires pour corriger le tir, au besoin.
Le maire déclarait ce matin être à la recherche de commanditaires pour financer les 20M$ que coûteront les cinq années de Moulin. Ce qui serait bien platte et bien laid, ce serait d’avoir à se taper des annonces commerciales sur les silos au cours des quinze minutes précédant chaque représentation.
Des consultations pour vrai avec les gens de la rue des Remparts pour endiguer, canaliser, stopper à leur goût le flot des spectateurs chez eux. Le Bureau des grands événements affirme préparer de telles consultations. Tant mieux.
Et il restera à transiger avec ceux qui sont fâchés de ne pas avoir été consultés au préalable, citoyens comme élus.
Allez monsieur le maire, passez de la méthode Bush à la méthode Obama (cliché, mais bon... des fois ça tombe pile). Ça ira mieux. Et ce sera plus démocratique.