2009-05-07 – Le Moulin, apprivoisé ?

Semble-t-il qu’il le soit. C’est du moins l’impression qui se dégage de la réunion d’information tenue mercredi soir à l’Espace 400e, renommé Espace de la découverte (mais pourquoi donc avoir changé ce nom?). Sauf une dissidente convaincue, la quasi-totalité de l’assistance s’est montrée disposée à faire confiance à l’avenir et considérer que le Moulin, en ce glorieux été 2009 en devenir, ne constituera pas une épine au pied de ses voisins.

Même la bête noire du Moulin, ce résidant flanqué d’avocats (nous taisons son nom) qui a lancé des bâtons juridiques dans la roue du Moulin au cours des derniers mois, retardant d’autant la prise des décisions finales, semble relativement apaisé par la nouvelle façon de la faire tourner.

Une trentaine de résidants des alentours, sur invitation de la Ville, étaient venus écouter Jean-Louis Duchesne, du Bureau des grands événements, et Michel Bernatchez d’Ex-Machina, accompagné de son ingénieur du son, expliquer les nouvelles façons de faire. André Martel, l’incontournable animateur/modérateur de ces séances, menait la dynamique.

Erratum

Rectifions immédiatement une (pardonnable) erreur de notre part. Le Moulin sera présenté cinq jours sur sept mais les deux jours de congé, contrairement à ce que MursMurs énonçait avant-hier, ne sont pas les dimanche et lundi mais bien les lundi et mardi. Mais la suggestion de changer ça pour dimanche et lundi («Pourquoi pas nous donner congé le dimanche soir ?») a été accueillie avec attention par monsieur Bernatchez… On verra ce qui en découlera.

L’écoute

C’est ce qui a frappé les participants à la réunion d’hier soir. On les écoutait. Tous ont eu le sentiment d’être écoutés, ce qui pour plusieurs était un changement drastique au regard de ce qui s’est passé l’an dernier, suite à la séance équivalente au sujet du Moulin. Le lendemain, ceux qui n’étaient pas contents s’étaient fait dire par quelqu’un, on ne le nommera pas : «Yon yien qu’à déménager…»

Les mesures d’atténuation

Déjà annoncées publiquement, elle ont été précisées. La principale, hormis le cinq jours sur sept, c’est la réduction de l’aire de diffusion sonore et de son intensité (de là la présence de l’ingénieur de son d’Ex-Machina).

Résultat : il sera très peu efficace de venir voir le Moulin tourner à partir de la rue des Remparts, à moins d’y traîner son baladeur pour syntoniser la trame sonore car l’écoute y sera quasi impossible. Les résidants des Quartiers de l’Académie n’entendront presque plus rien non plus et ainsi, les spectateurs ne s’agglutineront plus sous leurs fenêtres.

De fait l’aire de diffusion sonore est réduite d’environ 50% en largeur comme en portée. Ainsi les spectateurs sont incités à se regrouper vers le centre du Vieux-Port, en utilisant notamment l’espace utilisé l’an dernier par les Jardins éphémères (ce qu’étant, ils sont maintenant disparus). L’intensité (la portée) étant diminuée, une bonne partie des gens qui se massaient sur la rue des Remparts vont préférer descendre en bas, plus près du Moulin, au Vieux-Port.

De plus, des agents de sécurité postés sur la rue des Remparts vont y limiter la présence des spectateurs à quatre rangées (on en comptait parfois huit l’an dernier) et ce, uniquement du côté «mur» de la rue. Pas question de se masser sur le trottoir du côté des maisons et de se jucher sur le perron d’une résidence pour mieux voir. Qui plus est, au lieu de fermer la rue à la circulation automobile, on va la maintenir, ce qui va d’autant plus limiter le nombre des meuniers.

Touristes…

Faut dire que l’an dernier, tous les Québécois, de partout, voulaient voir le Moulin. On attend moins de Québécois cette année. En 2009, plusieurs vont se dire «bof» et attendre 2010, alors que 40% du contenu sera nouveau. Cette année, ce ne sera que 20%. Alors, les organisateurs s’attendent à moins de spectateurs que l’an dernier, dont une plus grande proportion de touristes. Et vu que les opérateurs touristiques désirent offrir des forfaits «Moulin», la Ville a fait en sorte que des aires de sièges réservés – et donc payants – soient installées au Vieux-Port pour les accueillir. En somme, un Moulin gratuit mais payant, organisé pour ne pas envahir tout son voisinage.

La circulation

Beau fouillis, l’an dernier. Beaucoup de Québécois (en plus petit nombre maintenant) ne pouvant avoir du plaisir sans leur «char», ils roulaient pour venir s’entasser dans les bouchons et finalement dans des stationnements d’où ils ne pouvaient s’extirper à moins d’une horripilante période d’attente. Excédés, ils finissaient par klaxonner, hurler leurs frustrations, se chicaner avec d’autres co-victimes et causer tout un boucan qui tapait allègrement sur les nerfs des gens des Quartiers de l’Académie qui s’étaient déjà tapé le tapage afférant à la virée du Moulin. Ouf !

Semblerait-il que ceci sera un des souvenirs de 2008. 2009 devrait mieux se passer. Moins de spectateurs locaux, meilleures habitudes de transport en commun (la navette du Vieux-Québec notamment) chez les locaux qui voudront s’y rendre, meilleur contrôle des autobus touristiques qui stationnaient sur quai St-André, etc.

Heures de diffusion

Il n’y aura plus de spectacles quotidiens à l’Espace 400e. Bonne nouvelle pour les voisins. Conséquence heureuse, l’heure du Moulin sera ajustée non pas aux heures de fin des spectacles mais à l’heure du coucher du soleil. Le Moulin tournera du 3 juillet au 13 septembre, à 22h en juillet, à 21h30 en août et à 21h en septembre. Cinq jours sur sept comme nous le mentionnions précédemment sauf sept sur sept durant les vacances de la construction. Marteau oblige.

Gros bémol

La Ville a donné à son Bureau des grands événements le pouvoir de suspendre temporairement, lorsque bon lui semble, le règlement limitant le bruit. Lors de la quasi-totalité des événements se déroulant dans le Vieux-Québec, le Bureau utilise ce pouvoir. Et en réponse à une question de Michel Leclerc, membre du CA du CCVQ, Jean-Louis Duchesne a confirmé que cet été encore, lors de la présentation du Moulin, il utilisera ce pouvoir. On se fait rouler dans la farine, en somme.

Question : à quoi sert un règlement pour limiter le bruit si on en suspend l’application chaque fois qu’un producteur de spectacles veut en faire ?

Hmmmm !

Au moins, le Moulin fait moins de bruit qu’Alice Cooper.

Comité de suivi

La Ville veut savoir ce que les voisins du Moulin vont penser de tout ça, une fois la roue en mouvement. Les voisins veulent tout autant le dire. Alors un comité de suivi d’une quinzaine de personnes est institué pour créer ce lien voisins/organisateurs. Plusieurs se sont portés volontaires hier soir. Deux réunions sont prévues en cours de saison plus une troisième séance, port-mortem.

On vous racontera ça.

Retour à la page d'accueil

© Copyright 2005-2019 CCVQ