C’est le même canon que l’an dernier. Il se les était gelées cet hiver (les cordes vocales, s’entend). Mais son silence fut de courte durée et avec le printemps, il pète encore.
Et quel pet ! Ça marque assez joliment deux moments du jour, mais uniquement pour ceux qui sont loin du canon. Car aux alentours du bastion du roi (de la reine), ça cogne. Dugua de Mons, le résidant le plus rapproché du canon, en est même pétrifié.
Les résidants plus charnus que Dugua, dans un rayon de 300 mètres, sont eux aussi en voie de pétrification. Car le bang glace le sang et fait durcir les artères. Quant aux touristes ayant le bonheur de se trouver tout près quand ça pète, l’espace d’un instant ils ne croient plus au bonheur et, une fois le brouhaha intérieur dissipé, ils se mettent généralement à rire nerveusement. Du rire qui suit une brève terreur lorsqu’on voit qu’elle n’est finalement pas fondée.
Mais eux, ça ne leur arrive qu’une fois dans leur vie. Les résidants, c’est deux fois par jour, tous les jours. Ils n’ont pas peur mais ils ne rient pas du tout, vraiment pas.
Ceux qui ne sont pas convaincus du caractère excessif du pet n’ont qu’à déambuler dans le coin aux heures stratégiques, 12h et 21h30. On peut même tester d’assez loin. Allez prendre une marche d’amoureux dans le parc des gouverneurs ce soir. Vous allez tout comprendre. Puis vous vous imaginerez vivre sur St-Denis avec ça.
Le CCVQ s’attelle là-dessus à nouveau. En général, les gens sont d’accord avec le principe du canon. Ce sont les décibels excessifs qui, franchement, emmerdent. Faut changer de canon.
Pourquoi pas celui de Pachelbel ?