Dans l’excitation du moment, on garroche souvent «historique» pour qualifier un événement ou un discours. Les États généraux du Vieux-Québec, est-ce historique ou anecdotique. Ou ni l’un ni l’autre ? Pour éviter que cette lancinante question vous empêche de dormir, en voici la réponse.
Pas trop vite quand même. Faut prendre le temps de réfléchir. Pour qu’un événement soit historique, il faut qu’on s’en souvienne longtemps. Évidemment, ça dépend de la mémoire de chacun. L’Histoire est remplie de faits dont personne ne se souvient parce qu’on L’enseigne tout de travers à l’école, ou pas du tout. Mais ça c’est une autre affaire.
La nationalisation de l’électricité en 1962, est-ce historique ? Oui. La bataille de Crimée ? Oui. La Grande marche Bleue ? Non, c’est anecdotique. Le but d’Alain Côté fait encore jaser et ça va durer longtemps; est-il historique ou anecdotique. Ni l’un ni l’autre, il est légendaire.
Alors les États généraux, historique ou pas ? Trop tôt pour le dire car ce n’est pas encore terminé mais c’est un bon candidat pour la Petite Histoire.
Parce que ce serait la première fois que l’initiative d’une petite organisation citoyenne déboucherait sur un consensus social d’envergure. L’histoire est principalement construite d’événements où chacun tire la couverte de son bord pour se sauver avec. Par les États généraux, le CCVQ réunit tout le monde autour de la couverte, chacun à sa place et tous ensemble, pour la tenir bien déployée au dessus du Vieux-Québec et le protéger des intempéries qui pourraient le noyer.
C’est la vie que se partagent les cinq usagers du Vieux-Québec : le résidant, le commerçant, le travailleur, le visiteur, le touriste. C’est pour favoriser cette vie partagée, à équilibrer entre ces cinq usagers, que le CCVQ invite les gouvernements, Ville, institutions, gens d’affaires et résidants à se réunir au Musée de la civilisation la semaine prochaine. Le Vieux-Québec ne va durer et offrir ses fruits à toute la ville, à tout le Québec, que tant qu’il sera vivant et habité. Le patrimoine est protégé, entretenu par la vie qui l’habite. Par rien d’autre.
Déjà, tous ont accepté notre invitation à participer aux États généraux, pour dégager une vision commune sur la façon de tenir, ensemble, la couverte bien étendue au dessus du Vieux-Québec.
Le défi, c’est d’arrimer les points de vue. Mais l’espoir d’y arriver est vif et fondé. Car depuis deux mois que nous tenons des rencontres préparatoires avec tous les acteurs dans le Vieux-Québec, la convergence des objectifs et des moyens de les atteindre nous est apparue frappante.
Suffit maintenant de vous inscrire aux États généraux. Et de lire le Cahier du participant pour vous y préparer. Vous y verrez un résumé de nos deux ans de recherches. Ça bouscule plusieurs idées reçues sur le Vieux-Québec. Ça permet de penser neuf.
Sans fanfaronnade, on peut dire que vous participerez à un événement historique. Oh ! pas dans l’Histoire du monde, mais certainement dans celle de la ville de Québec.
Venez !