2011-04-07 – Démolition : le mieux et le pire
Commençons par le mieux. Pourtant, pour se délecter dans la vie, c’est toujours mieux de garder le meilleur pour la fin. Sauf… en journalisme où le pire, toujours, est le meilleur. Alors vite, lisez le mieux. Le pire, qui le suit, va vous intéresser pas mal plus.
Le mieux
L’Hôtel-Dieu, PPP ou pas, avance. Son projet d’agrandissement bouge, tout au moins au niveau des démolitions. Ils n’ont pas encore la permission d’En-Haut pour construire mais ils ont au moins celle de démolir. C’t’un début.
Lundi le 11, phase 3. Après les coups de pic sur le Pavillon d’enseignement puis sur les édifices de la rue St-Vallier, c’est maintenant le tour de l’édifice qui abritait Budget / Avis – auparavant le Garage Côte-du-Palais, pour les nostalgiques. Les détails, ici.
Soit dit en passant, la démolition sur St-Vallier va probablement se terminer demain ou lundi, soit deux semaines en avance sur l’échéancier. Imaginons un instant que ça se passe comme ça pour le Red Bull Crashed Ice. Ooops, terrain glissant…
Le pire
Regardez cette photo. Ce que vous voyez au centre, ce sont les débris d’un beau manteau de cheminée en marbre qu’un promoteur inconscient et probablement inculte vient d’arracher à une maison du Vieux-Québec. Il est en train de la «cureter». On ne vous dira pas de quelle maison il s’agit mais ce n’est pas l’envie qui manque.
Ça et bien d’autres choses ont déjà satisfait l’appétit insatiable d’au moins trois conteneurs depuis le début de mars. Il n’y a rien, plus rien dans la maison. La maçonnerie toute nue à l’intérieur.
Puis on va reconstruire. La vieille maison aura disparu, sauf ses murs. Aussi pire que ce qu’on a fait avec la Place Royale dans les années ’70. Les boiseries, les cimaises, les planchers de bois franc, les murs en bois plein, les manteaux de foyer, les ornementations de luminaires, les rampes d’escalier torsadées, les radiateurs ornementés, alouette, allez ! aux vidanges ! Vive le patrimoine ! Les futurs résidants de cette maison, quand elle sera reconstruite standard bcbg, vont se sentir pénétrés par l’Histoire, inspirés par l’esprit du lieu.
Comment se fait-il que l’on protège – maladroitement – les extérieurs mais qu’on laisse les inconscients et les iconoclastes annihiler les intérieurs du Vieux-Québec sans rien dire ni rien faire ? Ça fait des centaines de conteneurs remplis d’intérieurs arrachés à leurs murs de pierre ou de brique qu’on voit sortir du Vieux-Québec depuis quarante ans, sous nos yeux impuissants.
Des fois, c’est à pleurer de rage, ou de découragement.
Nul besoin d’en dire plus. Madame St-Pierre, entendez-vous ?