Les hommages sont parfois posthumes. Dans la vie, la reconnaissance fait souvent défaut. En sont témoins nombre d’artistes, de politiciens, d’amants et maitresses, de conjoints légitimes et autres quidams. Mort, on vaut généralement mieux que vif. Une fois hors d’état de nuire, on collige les éloges.
Ce qui ne veut pas dire que tous les éloges posthumes soient fallacieux ou hypocrites…
Il y a un an, presque jour pour jour, le 27 avril 2010, nous annoncions la mort du projet Hébert-Couillard, cette école primaire pour garçons qu’une vaillante équipe de parents et résidants voulait mettre sur pied dans le Vieux-Québec pour remplacer la fuyante St-Louis-de-Gonzague, vendue par les sœurs de la Charité à un groupe de banlieue.
«Le Roy est mort, Vive le Roy», clamions-nous alors pour annoncer que bien que l’École Hébert-Couillard fut morte au champ d’honneur, le projet d’école pour garçons, lui, vivait, se réalisait. Il verrait le jour par l’entremise des Ursulines, prenant le relais de l’initiative. Et de fait, en septembre 2010, 125 garçons faisaient leur entrée aux multi-séculaires Ursulines pour y vivre leurs études primaires.
La Caisse populaire Desjardins de Québec avait remarqué et soutenu financièrement l’initiative. Elle l'a jugée valable au point d’honorer l’équipe d’Hébert-Couillard lors de son assemblée annuelle, mercredi dernier le 20 avril. Elle lui a décerné son «Prix de l’engagement communautaire».
«Parce que votre implication et votre dévouement ont permis aux garçons d’avoir accès à un enseignement de qualité dans le Vieux-Québec», dit le parchemin qui fut remis à Jean Rousseau, président du Conseil de la défunte Hébert-Couillard par le président la Caisse, Robert Bouchard.
La vie du printemps s’édifie toujours sur les décès de l’automne précédent.