Le souhait, c’est l’antichambre de l’optimisme. Un vrai souhait, s’entend. Pas un souhait anémique et pâlot comme «Bonne année», ou convenu comme «Santé, bonheur, prospérité» ou, pire encore, «… et le paradis à la fin de vos jours». Non, un vrai souhait, un souhait concret.
Souhaiter de gagner la 6/49 relève plus de l’humour que de l’optimisme. Un souhait concret, c’est un souhait réalisable. Ce qui n’exclut pas l’utopie, ce magnifique carburant de la volonté.
Alors, de tous les possibles, que souhaiter à tous ceux qui vivent, travaillent et se divertissent dans le Vieux-Québec ?
La Ville de Québec a mis sur pied, en juin dernier, une Table de concertation réunissant les forces vives du Vieux-Québec. On veut établir un plan d’action pour un développement équilibré du Vieux-Québec.
Un développement équilibré signifie qu’y vivent et interagissent une population résidante stable et heureuse, des commerçants prospères dans des boutiques de qualité et des travailleurs qui y accèdent facilement tout en trouvant le moyen d’y faire une bonne partie de leurs emplettes. Le tout en cohabitation harmonieuse avec les touristes et les visiteurs.
Ce qu’on se souhaite en ce début d’année, c’est un beau plan d’action, dont la Table devrait accoucher au premier jour du printemps.
Utopie ? On verra, comme dirait l’autre. D’ici là, on carbure !
On se souhaite un bel hiver urbain ! Un hiver en ville qui soit digne de ce nom.
Prenez une marche, l’hiver, dans la Capitale de la Neige. La plupart du temps, vous avez les pieds dans la merde. C’est brun, c’est visqueux, c’est laid. C’est très désagréable. Il y a moyen de l’oublier un peu, le quartier est tellement fascinant. Mais on a les pieds dans la merde quand même.
Deux défis : les trottoirs salés et les trop-pleins de neige salée dans les rues.
Bon, convenons d’emblée qu’il ne s’agit pas d’une situation simple à régler. On sait déjà que la Ville utilise beaucoup, beaucoup moins de sel qu’auparavant. On sait que les professionnels de la Ville ont le cœur à la bonne place, qu’ils sont compétents, qu’ils font de leur mieux dans l’état actuel des connaissances et des pratiques de gestion de l’hiver en ville.
Mais ces pratiques ne donnent pas quelque chose de très invitant dans le Vieux-Québec. Quand il fait doux – entre 0 et -10 – la sloche est vraiment collante, tout simplement dégueulasse. Puis plus il fait froid, mieux c’est. La sloche devient cassonade et éventuellement, à -25, elle gèle. C’est seulement quand il fait très froid que le Vieux-Québec est propre, en hiver. Tout ça pour permettre aux automobilistes de conduire le plus possible comme si l’hiver n’existait pas.
Que faire pour réaliser le souhait d’un «bel hiver urbain» ?
Il faudrait faire un projet pilote, dans une petite section du Vieux-Québec. On y enlèverait la neige de façon différente, on salerait peut-être aussi, peut-être pas, peut-être selon une autre méthode. On y étudierait le phénomène de transformation de la neige en glace sous la pression répétée des pas et des pneus. On chercherait, patiemment, à rendre l’hiver le plus blanc possible dans le Vieux-Québec, au bénéfice de tous, touristes compris.
Ça prendra deux ans, trois ans, quatre ans, pour déterminer la formule ? Pas grave. L’important c’est de s’adapter à l’hiver, pas de le combattre au profit de la circulation motorisée. De permettre au piéton d’être à l’aise. De ramener la beauté de l’hiver.
Utopie ? Certainement pas.