Oui, grandes elles sont, ces Augustines. Depuis 374 ans elles vivent ici, fidèles à leur mission originelle, sans faillir.
Aujourd’hui, alors que bousculées par l’air du temps, leurs forces vives s’étiolent, les Augustines cèdent le pas au gens du siècle, noblement, dignement.
Elles ont édifié durant ces presque quatre centenaires un patrimoine extraordinaire, dans le plein sens du mot. Des bâtiments, des objets, des documents, des traditions, de la culture, de l’Histoire, le tout entrelacé par le dévouement et la fidélité aux objectifs, aux idéaux.
Jeudi le 14 février, les Augustines ont exprimé une fois de plus leur amour et leur respect de la communauté québécoise, à qui elles ont officiellement cédé tous leurs avoirs.
La première ministre Pauline Marois, le ministre de la Culture Maka Kotto, la ministre responsable de la Capitale Nationale Agnès Maltais et le maire Régis Labeaume ont présidé à la cérémonie de cession en faveur de la Fiducie du patrimoine culturel des Augustines.
La Fiducie possède et administre tous les biens des Augustines, pour toujours. Elle a pour mission d'assurer, pour toute la population et pour les générations à venir, la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine et de la mémoire des Augustines de tout le Québec, qui se regroupent dans le monastère du Vieux-Québec. Elle procède actuellement à la réhabilitation du monastère en vue d’y réaliser deux projets prioritaires : Le Monastère des Augustines et Le Centre Catherine-de-Saint-Augustin.
Le Monastère des Augustines proposera aux visiteurs du monde entier une programmation contemporaine en santé globale et des façons originales de s'approprier un site historique classé : L'Hôtellerie, Le Musée et Les Archives. Plusieurs initiatives seront aussi développées pour soutenir les proches aidants. Sous la responsabilité des religieuses, Le Centre Catherine-de-Saint-Augustin continuera d'assurer le rayonnement de la principale figure spirituelle des Augustines.
Leurs rangs sont maintenant clairsemés, avancés en âge, mais on nous confie la présence d’une relève, peu nombreuse mais convaincue.
Un seul objet, à lui seul, témoigne de toute la rigueur administrative, et donc intellectuelle, de ces femmes, de leur sens de la continuité. Lorsque Marie Guenet de Saint-Ignace, 29 ans, Anne Le Cointre de Saint-Bernard, 28 ans et Marie Forestier de Saint-Bonaventure-de-Jésus, 22 ans, mettent le pied à Québec en 1639 pour y fonder l’Hôtel-Dieu, tout leur bagage loge dans un seul coffre.
Ce coffre, on peut le voir encore aujourd’hui chez les Augustines. Et bien d’autres choses.