Y a-t-il encore quelqu’un qui ne sait pas ce qu’est le Red Bull Crashed Ice? Au cas où, précisons d’emblée qu’il s’agit d’une course casse-gueule, en patins à lames, sur une piste temporaire en glace artificielle qui part du Château Frontenac pour aboutir, 500 mètres plus loin et 80 mètres plus bas, sur la Place de Paris. Cardiaques tuberculeux ostéoporosés, s’abstenir !
Chaque année cette compétition se tient dans une ville différente. Prague et Moscou, pour n’en nommer que deux, l’ont accueillie. Mais c’est la seconde année que cet événement sportif à grande diffusion internationale – une centaine de réseaux de télévision dans 64 pays, des millions de spectateurs – se tient à Québec. L’an dernier, il devait avoir lieu à Montréal mais des complications de dernière minute – style Championnat de hockey 2008, connaissez? – ont forcé Red Bull, les commanditaires mondiaux, à trouver rapidement une solution de rechange. La solution : Québec, la capitale de la neige.
On était à la dernière minute, les choses devaient se passer rapidement. On choisit un tracé partant du sommet de la porte St-Louis, passant sur les remparts, descendant sur rue à la porte Kent et se terminant devant le Palais Montcalm. Succès de foule, succès d’organisation. Bravo !
Enthousiasmée par la facilité et l’efficacité avec laquelle les choses se sont passées en 2006, Red Bull revient à Québec en 2007, fait inusité car la Crashed Ice n’a jamais été tenue deux fois dans la même ville. Un privilège? Pour Red Bull, certainement ! Pour Québec, il s’agit incontestablement d’une belle occasion d’augmenter sa notoriété. Des images saisissantes du Vieux-Québec sont diffusées dans des dizaines de pays.
Quant à récidiver, récidivons en mieux. Le circuit de l’an dernier manquait autant de longueur que de dénivellation. Ce n’est certainement pas ce qu’on va reprocher au circuit de cette année.
Mais alors que le circuit de 2006 ne comportait aucun inconvénient pour qui que ce soit, on ne peut en dire autant de celui de 2007. Les résidants et commerçants de la côte de-la-Montagne et de Place Royale sont affectés à divers degrés.
Les organisateurs de la course, la société Gestev, assistés du Bureau des grands événements de la Ville de Québec, ont travaillé sérieusement pour diminuer les impacts négatifs. Dès la mise en œuvre du projet, l’automne dernier, les gens de Gestev ont rencontré les responsables du CCVQ et du Comité des citoyens de Place Royale pour échanger avec eux, recueillir leurs avis et suggestions pour minimiser les désagréments. MursMurs publiait le 13 décembre le résultat de ces consultations et la liste des recommandations émises par les citoyens. Soulignons que cette interaction organisateurs/citoyens est une première. Chapeau ! Gestev.
Mercredi le 7 février, avait lieu au Musée de la civilisation une autre rencontre d’information organisée cette au bénéfice de tous les citoyens et commerçants impliqués. Les grandes lignes :
La piste est composée de trois sections :
1. du départ à la courbe du monument Mgr de Laval;
2. de la courbe à la fresque murale;
3. de la fresque à la Place de Paris.
L’aménagement de la piste commence le 9 février par la section 3, se continue le 15 février avec la section 1 pour se terminer par la section 2 à compter du 19 février, alors que la côte de-la-Montagne deviendra sens unique vers le bas. Consultez l’échéancier.
Tous les passages piétonniers permanents indiqués sur la carte sont de petits viaducs sur lesquels passe la piste et sous lesquels les piétons circulent. La piste est bordée de bandes blanches, style patinoire, opaques la plupart du temps, transparentes lorsque surélevées au dessus d’un passage piétonnier.
Les trottoirs ne seront jamais bloqués. Les piétons pourront y circuler en tout temps.
Lorsque la côte de-la-Montagne devient sens unique, le 19 février, le virage de Dalhousie vers la côte est bloqué. La circulation montante est redirigée vers le marché du Vieux-Port, côte Dinan, côte du Palais.
La rue St-Pierre est bloquée à la hauteur de Place Royale du 25 février au 5-6 mars.
Le stationnement sur la côte de-la-Montagne est évidemment interdit à partir du 19 février. Les stationnements réservés aux résidants seront temporairement déplacés à l’endroit de parcomètres sur la rue Port-Dauphin, neutralisés pour la circonstance.
C’est là où le bât blesse le plus. Ce que les organisateurs proposaient, à la réunion du 7 février, était – voir sur la carte – un débarcadère au haut de la côte et un autre au bas, rien au centre. Petit tollé !
Il est clair que les résidants du milieu de la côte sont peu enthousiastes à l’idée de parcourir 150 mètres de pente avec leurs sept sacs de marché au bout des bras. Mais que dire des restaurateurs, Le Vendôme et la Finestra notamment, près desquels les camions de légumes, viandes et autres bouteilles de vin de pourront pas stopper. Les caisses vont-elles êtres expédiées sur la piste?
Face au dit tollé, les organisateurs et le responsable de la circulation de la Ville – présent à la réunion – ont indiqué qu’ils voyaient des possibilités d’espace débarcadère au milieu de la côte et qu’ils reviendraient avec des solutions pratiques.
À cet égard, aucun changement d’habitudes pour résidants et commerçants. Les organisateurs se chargent de tout.
Il sera impossible pour les clubs de l’âge d’or d’organiser des compétitions de crazy carpet sur la piste durant toute la durée des travaux. Des surveillants seront constamment en poste pour éviter de telles initiatives, conserver la piste fermée et prévenir les prouesses des champions improvisés.
Quant à la circulation des camions incendie durant la période de blocage de la rue St-Pierre – 25 février au 4-5 mars – elle est assurée. Le responsable du Service des incendies présent à la réunion a fièrement annoncé que son équipe avait testé et pratiqué le passage d’un camion échelle au coin de St-Pierre et Sous-le-Fort.
Quatre commerces sont particulièrement affectés par le passage, littéralement sous leur nez, de la piste, notamment la Boutique des métiers d’art et Géomania. Céline Gingras, gérante de la Boutique des métiers d’art, a évoqué la compensation pour perte de revenus que l’industrie du cinéma offre à sa boutique lorsque des tournages ont lieu. Ce à quoi les organisateurs ont répondu que lors de tournages, la Place est fermée alors que la circulation sera permise en tout temps lors de la Crashed Ice. On a aussi évoqué l’achalandage supplémentaire que la Red Bull Crashed Ice amenait lors d’une période particulièrement morte de la saison. Mais les organisateurs ont convenu de continuer les discussions en privé avec les propriétaires des commerces qui subiraient des préjudices. Ils ont d’emblée acquiescé à une suggestion d’installer une signalisation incitant à visiter les commerces durant la période visée.
... une compétition intéressante, spectaculaire et valable de l’avis général. Une organisation compétente et des relations bien menées avec le milieu. Une réunion d’information sereine où la collaboration entre organisateurs, résidants et commerçants était palpable.
En tout temps, on peut rejoindre un responsable de l’événement pour information ou pour combler une besoin. Communiquez avec Joëlle Mathieu-Lessard, chargée de projet chez Gestev, sur son cellulaire : 264-2252 ou par courriel.
À suivre, après la course.