2008-03-01
Hôtellerie illégale : tire-pois et bazooka

C’est bien connu, en guise d’arsenal contre l’hôtellerie illégale la Ville ne dispose que d’un tire-pois. Elle est en train de se magasiner un canon mais ça, ça prend du temps et d’ailleurs,MursMurs vous en donnera des nouvelles la semaine prochaine. Par contre, à défaut de canon, pourquoi pas un bazooka ?

Action

Le bazooka, c’est la famille Jacques, de la rue Ste-Ursule, qui est en train d’en faire la mise au point. Vous avez peut-être vu un reportage là-dessus au Téléjournal Radio-Canada de 18h le mercredi 27. Vous pouvez lire la nouvelle correspondante sur le site de la SRC mais ni le reportage télé ni la nouvelle écrite ne vous permettent de bien comprendre la situation.

Voyez plutôt.

Tout a commencé quand le voisin des Jacques a décidé d’utiliser la maisonnette tout à côté de leur demeure pour faire de l’hébergement illégal. Ils n’ont pas aimé. Pas étonnant. Ils lui en ont parlé.

Le dialogue n’ayant rien donné, ils ont décidé de le dénoncer à la Ville qui a envoyé son inspecteur. Constat, mise en demeure, signification des procédures, procès, jugement, condamnation. Sentence : debout, au mur et préparez vous au tir du pois (le pois : une amende de 100 $, tout en recueillant parfois jusqu’à 1000 $/semaine en revenus).

Stop ! Voilà que le condamné déclare, avant de passer au peloton, avoir envoyé un avis écrit par la poste que le tribunal a ignoré, le jugeant en son absence. Cherche le papier partout à la cour. Pas de papier. Perdu par un fonctionnaire ? Va donc savoir… On donne le bénéfice du doute au condamné et on le décondamne. Nouveau procès au printemps 2008.

Tout est à recommencer. Ô rage ! Ô désespoir !

Réaction

Le besoin crée l’organe, disait Lamark. Le tire-pois temporairement paralysé, son besoin de paix a poussé la famille Jacques à créer un bazooka.

Voici le concept. Plutôt que d’attendre à l’été 2008 pour obtenir une nouvelle condamnation au supplice du tire-pois, ils ont décidé de demander à la cour une injonction pour arrêt d’activités nuisibles, pour «mauvais voisinage». Inutile de dire que l’hôtellerie illégale emmerde le voisinage; parlez en aux voisins des nombreux condos loués aux touristes.

Mais une injonction pour stopper des activités de mauvais voisinage, ça ne s’accorde pas facilement. En l’occurrence, il faut prouver que l’application de la loi ne suffit pas à faire cesser l’activité illégale. Et effectivement, dans le cas de l’hôtellerie illégale, la crainte générée par le tire-pois est nettement inférieure à la quantité de salive générée par la perspective des beaux dollars. Insuffisance ? Ça semble clair que oui. De là la confiance raisonnable de la famille Jacques dans l’issue de leur demande d’injonction.

Satisfaction

Si le juge l’accorde, quelle nouvelle arme magnifique entre les mains de tous les résidants du Vieux-Québec victimes de la commercialisation outrancière de leur voisinage par l’hôtellerie illégale. Carburez aux ravages qu’une armée de citoyens qui se respectent et veulent qu’on les respecte pourra infliger dans les rangs des concurrents illégaux des hôteliers.

En attendant que la Ville achète son canon, ce bazooka pourrait compléter avantageusement l’action du tire-pois. Seuls les citoyens peuvent l’utiliser car il repose sur la notion de «mauvais voisinage», ce que la Ville ne peut invoquer. Une collaboration Ville/citoyen serait donc très efficace pour taper sur les hôteliers illégaux.

Alors dès la sortie du jugement, ce qui ne saurait tarder – quelques semaines –, nous saurons si nous possédons enfin une arme susceptible de renverser la tendance.

Il faudra alors bien claironner cette victoire car ainsi, tous ces gens qui pensent déménager chez le cousin de Ste-Foy pour trois mois cet été et louer leur appartement du Vieux pour se faire des sous, ben… ils vont y penser à deux fois car leur voisins…

(Pour tout savoir sur l’hôtellerie illégale, consultez notre dossier.)

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