2008-12-03– Magasinage :
réalité vs perception

On n’a qu’à suivre la campagne électorale ou l’activité politique en général pour se rendre compte du caractère irréel de la «réalité». On vit dans le règne du sentiment, de l’impression, de la rumeur, de la conjecture, de la présomption, de l’idéologie même. Alors où est le vrai, le faux ? Chacun parle avec certitude, comme s’il connaissait, lui, la réalité.

Ainsi, cette étude de marché du Vieux-Québec, initiée dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan directeur de quartier (action 7.3.a) et dont les résultats ont été annoncés mi-novembre. On y lit beaucoup de choses, mais ce que certains média en ont retenu, c’est qu’il y a deux principaux dissuasifs au magasinage dans le quartier, les prix trop élevés et le stationnement. Or, qu’en est-il vraiment ?

La vérité, c’est que les gens sondés – 1381 résidants, travailleurs et visiteurs – le pensent. Et ils l’ont dit aux enquêteurs. C’est donc vrai qu’ils ont cette opinion. Mais leur opinion est-elle fondée sur la réalité ? Là, c’est moins évident.

Les prix d’abord

Allons-y par catégorie. Tout d’abord, les dépanneurs. Bien entendu que c’est plus cher que dans les épiceries mais le dépanneur de Cap-Rouge vend son miel et son savon aussi cher que celui du Vieux-Québec.

Les boutiques de souvenirs maintenant. Plus cher qu’ailleurs ? Allez voir à Place Laurier, ça coûte aussi cher pour ces t-shirts, drapeaux, tasses et autres bebelles que les résidants et travailleurs du quartier n’achètent jamais de toutes façons.

Les chaînes de magasins ? Simons, Bedo, Jacob, Le Château, Archambault, La Source. Mêmes prix que dans leurs autres magasins.

Les petites boutiques spécialisées ? Oui, c’est plus cher que dans les autres magasins. Mais là encore, allez vous promener dans les centres d’achats. Vous verrez que là aussi, les prix des petites boutiques spécialisées sont toujours supérieurs à ceux des magasins «ordinaires». C’est normal d’ailleurs.

Alors quoi ? C’est plus cher ou pas ? Difficile à dire. Difficile parce que si c’est plus cher, ça l’est tellement peu que ça prendrait tout un travail statistique pour le savoir. On ne le fera pas ce travail. Trop cher pour pas grand-chose.

Par contre, ce qu’on constate, c’est que la diversité de l’offre dans le Vieux-Québec est insuffisante et ça, ça peut donner l’impression que les prix sont trop élevés car on n’a pas assez de choix. Solution ? Peut-être se débarrasser de 50% des boutiques de souvenirs et autres guedis innommables qui encombrent les rues commerciales du quartier au grand dam des commerçants de qualité qui se font polluer par ces commerces bas de gamme. Puis les remplacer par des boutiques qui ont de l’allure. Plus facile à dire qu’à faire mais il y en a qui travaillent là-dessus.

La réalité : c’est pas plus cher qu’ailleurs. La perception : c’est plus cher. Donc, on a un problème. Comme le politicien qui se fait calomnier par l’autre.

Le stationnement maintenant

Évident que ça coûte plus cher dans le Vieux-Québec qu’à place Lebourgneuf. Ça coûte plus cher dans tous les centre-ville du monde. Il y a moyen de pallier ça en grande partie. Voyez ce que le Quartier Petit-Champlain a l’intention de faire à cet égard.

Mais là aussi, il y a beaucoup plus de perception que de réalité. Est-ce vrai qu’il n'y a pas de stationnement ? Gratuit, pas vraiment. Parcomètres ? C’est rare. Stationnements publics ? Il y en a amplement. Mais il faut marcher, quelle horreur !

On sait que tout le monde voudrait stationner directement à la porte du magasin où il veut acheter. On sait aussi que très souvent, une fois stationné au centre d’achats, plusieurs centaines de mètres de marche séparent le client de l’objet de sa convoitise. Alors il marche, ce client, généralement plus que s’il s’était stationné sous l’Hôtel de ville pour se rendre chez Simons ou aux Frères de la côte. Ou stationné au Carré d’Youville pour aller chez Archambault ou chez Le Château.

Mais il ne s’en aperçoit pas, ce client. Dans sa tête, c’est bien pire de stationner au Carré d’Youville et marcher 150 mètres pour aller acheter une caméra chez La Source que de stationner sur le terrain de Lebourneuf et marcher 150 mètres, et souvent 250, pour acheter la même caméra. Allez donc savoir pourquoi. D’autant plus que la dite caméra, elle ne lui coûte pas plus cher qu’à Lebourgneuf. Mais bon…

Une thérapie ?

Faut-il envoyer toute la population de Québec chez le psychothérapeute pour se ramener dans la réalité ? Hmmmm… Les associations de gens d’affaires du Vieux-Québec ont d’autres plans. Tous ces plans procèdent de deux éléments de solution : changer les perceptions et diminuer au maximum des inconvénients réels.

Bon, vous avez des cadeaux de Nouelle à faire ? Vous savez où aller. C’pas cher !

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